Page:Mirecourt - Scribe.djvu/56

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fondre entièrement une pièce. Scribe eut, ce jour-là, des pensées de suicide.

Tous les autres musiciens le tourmentaient par leurs extravagances. Auber lui coupait une strophe de manière à la rendre inintelligible, Boïeldieu intervertissait l’ordre des rimes et faisait hurler la prosodie, Hérold déplaçait la césure, et Carafa donnait révolutionnairement quatorze pieds à un hexamètre.

Il n’y eut pas jusqu’à mademoiselle Bertin qui ne se permît, dans le Loup garou[1], de faire boiter deux distiques.

Cinq ou six années plus tard, ayant sur son piano le livret de la Esmeralda, elle voulut essayer les mêmes licences ; mais

  1. Opéra-comique, joué en 1828. C’était le premier début musical de la fille du rédacteur en chef des Débats.