Page:Mirecourt - Thiers, 1854.djvu/50

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dres de la presse, il pirouette sur ses talons et fait une pétarade.

« S’il arrive, dit Cormenin, que, dans une monarchie, un homme né de peu, mais avec du talent, ait reçu une éducation plus lettrée que morale, et que, porté sur les bras de la fortune, il ait gravi au sommet du pouvoir, son élévation lui tournera bientôt la tête. Comme il se trouve isolé sur les hauteurs où il est parvenu, et qu’il ne sait où s’appuyer, n’ayant ni considération propre, ni entourage, n’étant plus et ne voulant plus être peuple, et ne pouvant être, quoi qu’il veuille et quoi qu’il fasse, noble et grand seigneur, il se mettra après les chausses de son roi, il les lui pressera, il les lui lèchera, et il ne saura par quelles contorsions de servitude, par quelles caresses de supplications, par quelles simulations de dévouement, par quelles génuflexions, par quels baise-pieds lui témoigner l’humilité et le terre-à-terre de son adoration[1].

  1. Thiers était, en effet, continuellement à genoux