Page:Mirecourt - Thiers, 1854.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

coucher de M. Thiers, place Saint-Georges, n° 1. M. Thiers dormait profondément. Le commissaire de police écarta les rideaux en damas cramoisi, doublés en mousseline blanche, réveilla le dormeur et lui notifia sa qualité et son mandat.

« M. Thiers se mit vivement sur son séant, porta les mains à ses yeux, sur lesquels s’abaissait un bonnet de coton, et dit :

« — De quoi s’agit-il ?

« — Je viens faire une perquisition chez vous. On ne vous fera pas de mal, on n’en veut pas à vos jours.

« — Savez-vous que je suis représentant ?

« — Je ne puis discuter sur ce point, je dois exécuter les ordres que j’ai.

« — Mais c’est un coup d’État que vous faites là !

« — Je ne puis répondre à vos interpellations. Veuillez vous lever, je vous prie. »

« M. Thiers se leva et s’habilla lentement, refusant les services des agents. Tout à coup il dit au commissaire :

« — Si je vous brûlais la cervelle ?