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REVUE DU MONDE MUSULMAN

Il faut aussi développer les relations commerciales des deux pays.

« Pour la création de banques, chose nécessaire, on pourra aussi s’adresser au Japon, quoique le concours des Parsis de l’Inde, hommes riches et rompus aux affaires financières, puisse être également précieux. »

En Russie, les Musulmans ont de même les yeux fixés sur les îles du Soleil Levant. Ils suivent avec la plus grande attention le mouvement islamique dans ce pays. Le directeur de l’Irchâd, M. Ahmed Bey Agayeff, est mentionné comme en correspondance avec M. Motono, le ministre du Japon à Saint-Pétersbourg[1]. Ahmed Ihsân Efendi, un des rédacteurs du même journal, a traduit en tartare un roman de mœurs japonaises intitulé Nami-ko. L’Irchâd le recommande à ses lecteurs, ne doutant pas du bon accueil qui attend cette traduction, « car il est déplorable qu’une moitié de l’univers ignore l’autre moitié », surtout quand, dans cette autre moitié, se trouve la si remarquable nation japonaise[2].

La Turquie observe attentivement les événements du Japon et voit d’un œil favorable ses nationaux s’établir à Constantinople.

En Égypte on se préoccupe de l’arrivée possible des Japonais venant étudier à El-Azhar l’arabe et les sciences musulmanes. Que se produira-t-il alors ? « Sortis de leurs universités avec des connaissances aussi variées que profondes, ces Japonais trouveront chez nous un enseignement défectueux et des camarades d’une culture inférieure à la leur. L’arabe est fort mal enseigné à El-Azhar ; au bout de dix ans d’études, des élèves ne savent pas écrire correctement une lettre. Quant aux sciences profanes, ils les ignorent. Les constatations pourraient aboutir à un échec de la conversion des Japonais.

  1. Irchâd, 13/26 juillet 1906.
  2. Irchâd, 14/27 juillet 1906.