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LE JAPON ET L’ISLAM

D’autre part, à la fin de septembre, un journal du Caire, Al-Asitâné, donnait, d’après une revue suisse, quelques détails sur les faits et gestes du Congrès, présidé par le Mikado en personne, « dont la conversion continuait à n’être pas douteuse ». On signalait aussi l’activité, dans les travaux du Congrès, de la délégation turque, présidée par Râsim Bey, représentant de la Turquie à Java.

Mais, en donnant ces nouvelles, l’Irchâd de Bakou, du 28 septembre, annonçait que son directeur, Ahmed Bey Agayeff, venait d’écrire au Ministre du Japon à Saint-Pétersbourg pour lui demander des renseignements. Le Ministre avait répondu qu’il ignorait l’existence du Congrès.

En constatant que, de son côté, l’Asiatic Quarterly Review d’octobre ne dit pas un mot de cette solennité, on ne peut guère méconnaître la portée de la réponse diplomatique faite à l’Irchâd.


Il ne semble donc pas rester grand’chose de ce qu’avait annoncé à ce sujet la Presse musulmane, sans se préoccuper des avertissements négatifs donnés par les journaux anglais, le Morning Post entre autres (21 juin). Les listes de souscription n’ont abouti qu’à un élan dans le vide. Le Congrès était une réalité pour l’opinion publique de Kazan, Bagtchè Séraï et Bakou ; de Téhéran, de Constantinople et de Damas ; du Caire, des Indes et même de l’Afghanistan. Dans la pratique, malgré le départ de délégués, comme Sir Thomson Abd ur Rahmân, qui devait lire une traduction anglaise du livre du Mufti de Java sur la philosophie dans l’Islam[1], ou encore du docteur chiite Mohammed Sâdek Teherânî, dit Fakhr ol-Islâm, auquel on envoya des subsides, même de Batoum, il semble bien que tout se soit borné à une réédition du Much ado about nothing.

  1. Mouayyad, 17 mai 1906.