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AGA KHAN

En dehors de l’Inde, les Khodjas sont nombreux dans l’Oman. « Il en existe sur toute la côte orientale de l’Arabie, dans toutes les villes de l’Oman », dit St. Guyard. — « Matrah, près de Mascate, est pour ainsi dire leur quartier général[1]. » — Salîl ibn Razik[2] les avait déjà mentionnés sous le nom de Luwàtiyah ou Lutiyan.

Ce sont, lit-on encore dans les Bombay Gouvernment Selections[3], les mêmes que les Khodjas de la Perse et du Sindh. Ils sont nombreux à Mascate et dans les villes voisines de la côte. Beaucoup sont fixés depuis des siècles et naturalisés. Les autres relèvent de la protection anglaise, comme anciens sujets des Émirs du Sindh. — Là aussi, on les reconnaît à ce qu’ils ne portent pas de vêtements bleu-noir, mais seulement des vêtements blancs, rouges ou d’autres couleurs[4]. D’après The Sphere, les Khodjas seraient au nombre de 300.000 pour toute l’Arabie, chiffre qui semble bien exagéré, puisque le Census n’en admet que 155.000 pour toute l’Inde.

Du moment qu’il en existe dans l’Oman, on devait s’attendre à en trouver à Zanzibar. Et, en effet, St. Guyard disait en 1877[5] : « A Zanzibar, leur nombre s’accroît de jour en jour. Lorsque le sultan de Zanzibar, Seyyid Bargasch, visita l’Europe tout récemment, il était accompagné d’un Khodja Tarya Topan, dont M. Stanley parle en les termes les plus flatteurs dans son ouvrage intitulé : How I found Livingstone[6] »

En 1901 , le Precis of information concerning the British East Africa Protectorate and Zanzibar, du War Office,

  1. St. Guyard, loc cit., p. 381.
  2. History of the Imâms and Seyyds of Oman, by Salil ita Razik, translated by G. P. Badjer. London, 1871, p. 163.
  3. Ibid.
  4. Census of India, XVII, Pundjab 1, par M. A. Rose, p. 151, au sujet des « çofs » du noir et du blanc.
  5. Loc. cit., p. 381.
  6. Ibid., p. 381.