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NOTES FINALES ET CONCLUSION.


OBSTACLES ACTUELS À LA PROPAGATION DU CATHOLICISME EN CORÉE. — Nous l’avons déjà signalé dans notre avant-propos : nombreuses sont les religions diverses, qui en Corée travaillent chacune de leur côté avec plus ou moins d’activité l’esprit de la masse. Bouddhisme et Shintoïsme jouissent d’une protection spéciale du Gouvernement. Ce sont les religions officielles. Le Confucianisme également se voit soutenu et protégé. Les Doctrinaires du Ciel, la Garde Céleste, la Religion de Tankoun, etc. etc. se donnent comme religions strictement coréennes, et conséquemment, seules nationales, et à ce titre se font fort de captiver de nombreux adeptes par leurs rêveries mi-politiques, mi-religieuses, par le secret aussi dont plusieurs d’entre elles savent entourer leurs cérémonies et surtout leurs visées. Nous avons fait remarquer également, en parlant de toutes ces religions, le particulier état d’âme que cette confusion de croyances hétéroclites a créé chez le Coréen païen : tout cela a fini par l’amener à un éclectisme religieux, où les rites extérieurs seuls ont quelque importance, et où les croyances peuvent varier sans inconvénient au gré d’un chacun et suivant les circonstances, de telle sorte que chez un certain nombre cela se traduit en fin de compte par une sorte d’athéisme pratique. Avec cette mentalité, le Coréen païen fait facilement montre de tolérance : pour lui toutes les religions sont bonnes. À chacun de suivre celle qui lui plaît, dira-t-il à celui qui discute avec lui, surtout s’il est étranger. Mais au fond du cœur, il penche surtout vers une des religions de son pays, parce qu’elle est de son pays, et en même temps, il ne lui répugne pas de suivre les rites de plusieurs de ces religions, fussent-elles contradictoires dans leur doctrine. De cela, il n’a aucun souci. Aussi, grand est son étonnement, quand après avoir admiré parfois les beautés du dogme et de la morale catholique, et avoir même manifesté le désir plus ou moins ferme de suivre cette religion si pleine d’espérances, on lui fait voir les sacrifices qu’il y a à faire, pour mettre sa conduite en conformité avec les préceptes divins, les vaines observances qu’il faut abandonner, le culte des ancêtres