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Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/64

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D’après la tradition, ce fut grâce aux indications du traître Ri syen-i, le domestique de l’évêque, que Mgr. Berneux fut arrêté. Vers la fin de la journée du vendredi 23 Février, une troupe de satellites avait envahi la maison épiscopale, située dans le quartier dit Tai-hpyeng-tong, et s’était de suite dirigée vers la chambre du Prélat. Celui-ci n’offrit aucune résistance et se laissa emmener au Tribunal de police, où il fut incarcéré quelques jours avec son maître de maison, Hong Thomas, Ri Syen-i, le domestique infidèle, et les deux typographes de la Mission. L’ordre était d’attendre l’arrestation du mandarin Nam pour procéder aux interrogatoires définitifs. Ils furent toutefois interrogés plusieurs fois en cet endroit. On raconte même que le Régent avec son fils Ri tjai-myen et son neveu Ri tjai-ouen s’y serait rendu et, dissimulé dans un appartement contigu, aurait écouté l’interrogatoire de Mgr. Berneux.

Celui-ci, dans ses réponses, expliqua pourquoi il était venu en Corée : sauver les âmes ; c’est pour cela qu’il était du reste dans ce royaume depuis 10 ans. C’est pour cela aussi qu’il n’en sortira que par la force. Il est dit d’autre part que la Princesse Min, l’épouse du Régent, en apprenant l’arrestation et l’incarcération de l’Évêque, aurait manifesté la plus vive douleur et fait entendre en présence de son fils aîné, d’énergiques protestations. Mais on ne tint aucun compte de ses larmes et de ses plaintes, et les interrogatoires en règle commencèrent bientôt, comme nous allons le voir.


ARRESTATION DES PP. de BRETENIÈRES, BEAULIEU, DORIE et du Mandarin NAM Jean-Baptiste. — Bientôt trois jeunes missionnaires ne tardèrent pas à venir rejoindre leur Évêque dans la même prison. Ce fut d’abord le P. de Bretenières, qui avait été arrêté à Séoul, le 26 Février, avec le catéchiste Tyeng Marc, dans une maison sise hors de la Grande porte du Sud, au quartier Sin-tong. Ce furent ensuite, le 28 Février, les PP. Beaulieu et Dorie qui, saisis la veille à 4 lieues de la capitale, avaient été amenés de suite à Séoul. Ces trois généreux prêtres ne connaissaient qu’imparfaitement la langue coréenne. Aussi en peu de mots seulement, ils ne purent que déclarer qu’ils