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Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/66

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étaient contents de mourir pour le Bon Dieu. En retrouvant leur Évêque bien aimé, ils purent, ce semble, se préparer mieux encore au suprême sacrifice, guidés par l’exemple d’un tel Pontife qui, pour la seconde fois déjà dans son existence, comparaissait devant les juges et confessait le Christ. Vers la fin de Février aussi (le 27 ou le 28), Nam Jean-Baptiste fut découvert dans le district de Koyang, non loin de Séoul ; il fut, sans doute en sa qualité de dignitaire, conduit directement au Tribunal des Criminels d’État.


INTERROGATOIRES DEVANT LA HAUTE COUR. — Le Mandarin Nam ayant été arrêté, on pouvait donc commencer l’examen définitif de la cause. Pour ce faire, le 2 Mars, une Haute Cour d’interrogatoires fut constituée par ordonnance royale, et reçut l’ordre de siéger immédiatement au Tribunal des Criminels d’État. Ce même jour ordre fut donné à la Préfecture de Police de transférer ensemble à ce Tribunal Mgr. Berneux et les trois missionnaires, plus Hong Thomas, Ri syen-i, Tyeng Marc, Tchoi Pierre et Tjyen Jean. De suite commença un premier interrogatoire du Mandarin Nam et de Hong Thomas, interrogatoire interrompu bientôt pour être continué le lendemain. Le 3 Mars, tandis qu’ils étaient interrogés de nouveau et soumis à une terrible question, eut lieu aussi l’interrogatoire de Ri syen-i, Tchoi Pierre, Tyeng Marc et Tjyen Jean. Le 4 Mars, l’Évêque et les trois missionnaires comparurent une première fois à leur tour, et leurs co-accusés, mis à la torture, durent subir la bastonnade. Ce jour-là Ri syen-i, le traître, ayant dans ses dépositions aux interrogatoires de la Préfecture de Police « dénoncé beaucoup de chrétiens et apostasié avec serment », fut relaxé provisoirement par ordre royal à la requête de la Haute Cour. Ce même jour, ordre est donné de brûler dans le préau de la Haute Cour tous les livres chrétiens qu’on avait pu saisir, ainsi que les planches d’impression. Un avis officiel est envoyé par toutes les provinces de rechercher partout les écrits de la « religion perverse » et de les jeter au feu. Le 5 Mars, Mgr. Berneux et Tjyen Jean sont d’abord interrogés ensemble et mis à la question, puis ce fut encore le tour des autres. Mêmes interro-