Page:Moinaux, Les Géorgiennes.djvu/68

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BOBOLI.

Mais je m’aperçois que nous sommes arrivés… Voici la poterne.

RHODODENDRON.

Enfin !

BOBOLI.

J’ai cru un moment que nous allions échouer ; d’abord, pour avoir la clef, j’ai dû la prendre à la ceinture de la générale, qui n’en finissait pas de s’endormir.

RHODODENDRON.

Ma pensée combattait peut-être la vertu de ton soporifique… Moi, un pacha puissant et redoutable, mis au violon, avec un archer pour me garder… ! Allons… il faut finir… et mettre à exécution le plan que j’ai conçu pour m’emparer de la belle Férosa et de ses compagnes… Ah ! cette Férosa a jeté le trouble dans mes passions violentes.

BOBOLI.

Ah ! Nani ! Ah ! cette femme m’a jeté du vague à l’âme.

RHODODENDRON.

Oui… en effet… cette Nani est croustillante. Je n’en ferai pas ma sultane Validé…, mais elle aura la deuxième place dans mon cœur.

BOBOLI.

Hein ? comment, seigneur…, vous ne me laisserez pas même Nani pour récompense ?

RHODODENDRON.

Qui ? toi ?… (Riant.) Ah ! ah ! ah ! le drôle est amusant.

BOBOLI.

Mais, seigneur…

RHODODENDRON.

Allons, je t’en donnerai la valeur en argent, gaillard ; ainsi c’est entendu, tu as bien retenu tout mon plan.

BOBOLI., à part d’un air sombre

Oui, je l’ai retenu ton plan.