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H. MOISSAN.

velles, et j’apportais tous mes soins à étudier l’action du courant sur ce composé[1].

Le fluorure d’arsenic AsFl3, corps liquide à la température ordinaire, composé binaire formé d’un corps solide, l’arsenic, et d’un corps gazeux, le fluor, semblait se prêter dans d’excellentes conditions à des expériences d’électrolyse.

J’ai dû, à quatre reprises différentes, interrompre ces recherches sur le fluorure d’arsenic, dont le maniement est plus dangereux que celui de l’acide fluorhydrique anhydre et dont les propriétés toxiques m’avaient mis dans l’impossibilité de continuer ces expériences.

Je suis arrivé cependant à électrolyser ce composé en employant le courant produit par 90 éléments Bunsen, et l’on verra plus loin que si cette expérience ne nous a pas donné le fluor, elle nous a fourni de précieux renseignements sur l’électrolyse des composés fluorés liquides. C’est elle qui nous a conduit à la décomposition de l’acide fluorhydrique anhydre, rendu conducteur au moyen du fluorhydrate de fluorure de potassium.

Cette dernière expérience m’a donné le résultat cherché[2]. Au pôle négatif j’ai obtenu de l’hydrogène, et au pôle positif un corps gazeux doué de propriétés nouvelles, d’une activité chimique des plus puissantes, et que l’on peut considérer comme étant le radical des fluorures, comme étant le fluor.

Je diviserai l’exposé de ces recherches en quatre Chapitres :

  1. H. Moissan, Sur quelques propriétés nouvelles du fluorure d’arsenic (Comptes rendus, t. XCIX, p. 874).
  2. H. Moissan, Isolement du fluor (Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. CII, p. 1543, et t. CIII, p. 202 et 256). Voir aussi : Rapport fait au nom de la Section de Chimie sur les recherches de M. Moissan relatives à l’isolement du fluor, par M. Debray (Comptes rendus, t. CIII, séance du 8 novembre 1886).