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H. MOISSAN.

veau corps gazeux, l’oxyfluorure de phosphore[1]

PhFl3 + O2 = PhFl3O2.

C’est là un nouvel exemple de la facilité que possède le fluor de fournir des produits d’addition.


Pentafluorure de phosphore.

M. Thorpe n’avait pas réussi à dédoubler le gaz pentafluorure de phosphore, sous l’action de l’étincelle d’induction. Nous avons répété cette expérience en prenant les plus grandes précautions pour n’agir que sur un gaz bien privé d’humidité. Nous avons vu précédemment que le pentafluorure de phosphore sec, produit dans la décomposition du trifluorure par l’étincelle, n’attaque pas le verre.

L’éprouvette graduée, dans laquelle doit se faire la décomposition, est portée à 200°, puis refroidie vers 80° et emplie alors de mercure sec. On la retourne aussitôt sur la cuve à mercure, en ayant bien soin de prendre le métal au moment même de l’expérience, dans un flacon à robinet renfermant de l’acide sulfurique. La cuve à mercure en porcelaine a été desséchée à l’étuve, ainsi que les fils de platine et les tubes de verre.

Du pentafluorure de phosphore entièrement absorbable par l’eau et bien exempt de fluorure de silicium est introduit dans l’appareil ; on dispose les fils de platine dans l’axe de l’éprouvette, de telle sorte que l’étincelle ne touche pas la paroi de verre, puis, au moyen d’un fil de platine, on fait passer au milieu du gaz un morceau de potasse fondue au creuset d’argent, afin d’enlever les dernières traces d’humidité qui pourraient provenir de la manipulation de l’appareil. La potasse est retirée plu-

  1. H. Moissan, Sur un nouveau corps gazeux, l’oxyfluorure de phosphore (Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. CII, p. 1245).