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H. MOISSAN.

Ce dernier corps a attaqué le mercure et le verre, il s’est produit du fluorure de silicium et du fluorure de mercure. En même temps le fluorure a légèrement diminué ; cela tient, pensons-nous, à ce qu’une partie du pentafluorure de phosphore, sous l’action surtout de l’élévation de température, s’est combinée aux alcalis du verre. L’éprouvette lavée avec de l’eau distillée donne une solution de fluorure et de phosphates alcalins.

Voici les résultats de deux expériences :

ccm
PhFl5.
Volume primitif à 0° et à 760mm 
 98,60
Volume final à 0° et à 760mm 
 95,25
Volume du trifluorure à 0° et à 760mm 
 14,22
Trifluorure formé, pour 100 
 14,62
PhFl5.
Volume primitif à 0° et à 760mm 
 72,30
Volume final à 0° et à 760mm 
 70,26
Volume du trifluorure à 0° et à 760mm 
 10,06
Trifluorure formé, pour 100 
 13,91

En résumé, le pentafluorure de phosphore ne présente pas le facile dédoublement du pentachlorure qui a permis à M. Cahours d’employer avec succès ce composé à la chloruration des corps organiques. Il est beaucoup plus stable et ne se dédouble que sous l’action de très fortes étincelles d’induction. L’expérience, qui se fait dans des vases de verre, en présence du mercure, ne peut pas servir à caractériser le fluor ; car, dans ces conditions, il se produit immédiatement du fluorure de silicium et du fluorure de mercure.


Fluorure de bore.

Soumis à l’action de l’étincelle d’induction, le fluorure de bore n’a pas présenté de propriétés nouvelles. Le volume est resté constant et la paroi de verre n’a pas été attaquée. Il ne s’était pas produit de fluorure de silicium.