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RECHERCHES SUR L’ISOLEMENT DU FLUOR.

par le gaz produit au pôle +, quelles étaient les précautions à prendre pour maintenir les niveaux de l’acide fluorhydrique sur un même plan horizontal dans les deux branches du tube en U.

On commençait par laisser fatiguer la pile, de façon à avoir un courant bien constant et ne dépassant pas 16 ampères. Lorsque l’appareil avait marché pendant environ une heure, on emplissait complètement le cylindre de verre, de chlorure de méthyle, et l’on amenait la température à environ -40°.

Deux tubes en verre, gradués en dixièmes de centimètre cube avaient été, la veille, recouverts d’une couche de vernis à l’intérieur et à l’extérieur au moyen d’une solution de gomme laque dans l’alcool. Un courant d’air sec avait entraîné toute la vapeur d’alcool.

Ces tubes étaient remplis d’eau distillée et chacun d’eux retourné sur une capsule de platine contenant de l’eau. À un moment donné, les deux tubes étaient disposés en même temps au-dessus des ajutages de platine. On recueillait les gaz se dégageant à chaque pôle ; puis, sans arrêter le courant, on enlevait simultanément les tubes gradués maintenus verticaux dans les capsules de platine.

On lisait le volume gazeux recueilli à chaque pôle, on levait les tubes de façon à laisser couler le liquide qu’ils contenaient ; on rinçait chacun d’eux avec quelques centimètres cubes d’eau distillée et, après addition d’une goutte d’orthophénol, l’acide fluorhydrique était titré dans chaque capsule de platine. Il n’y avait pas eu de contact entre le verre et l’acide fluorhydrique ; après lavage à l’alcool, les tubes n’étaient pas dépolis.

L’hydrogène qui s’était dégagé au pôle négatif s’était chargé d’une certaine quantité de vapeurs d’acide fluorhydrique ; on peut admettre, la température de l’appareil étant uniforme, que la quantité d’acide ainsi entraînée est la même à chaque pôle, de sorte que, si nous retran-