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Page:Moithey - Dictionnaire hydrographique de la France, 1787.pdf/51

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CHACHA

CHAISE, (la) petite riviere de la Tourraine, d’environ neuf lieues de cours, arroſe à droite Martizay, Breuilly, avoiſine le grand Précigny, & ſe jette à droite dans la Creuſe peu au-deſſous d’Abilly. La Chaiſe reçoit encore à droite une petite riviere qui paſſe à Paulmy.

CHALARONNE, petite riviere de la Breſſe, de douze lieues de cours, prend ſa ſource dans le grand étang de Joyen, paſſe à Châtillon, traverſe la principauté de Dombes, & ſe jette dans la Saône au port de Toiſſey.

CHALILON, petite riviere de Provence, qui prend ſa ſource au Val, & ſe jette dans l’Argent au-deſſus du pont de Courrens.

CHARENTE, (la) riviere navigable, dont le cours ſinueux eſt de quatre-vingt lieues ; elle prend ſa ſource aux confins de l’Angoumois, à trois lieues nord-oueſt de Rochechouart, entre dans le Poitou, s’approche de Charroux & de Civrai, rentre dans l’Angoumois en faiſant un grand détour, avoiſine Ruſſec & Verteuil, reçoit au-deſſous à gauche la Sonnette, & plus bas la Tardoire, baigne Manſle, paſſe au pied d’Angoulême où elle commence à être navigable, après avoir reçu la Touvre, arroſe enſuite Châteauneuf, Jarnac[1], Cognac, au-deſſus de laquelle ville elle reçoit à droite la Somoire, & plus bas l’Anteine, plus au-deſſous à gauche la , & plus bas la Seigne, paſſe à Saintes[2] & ſous le pont de Taillebourg[3], reçoit enſuite à droite la Boutonne, paſſe à Tonnai-Charente, où elle prend à gauche un gros ruiſſeau qui vient de Pont-l’Abbé, baigne Rochefort & Soubiſe, & ſe perd enſuite dans l’Océan vis-à-vis l’iſle d’Oléron. Ses eaux ſont claires & forment pluſieurs iſles, & ſes débordemens engraiſſent les terres ; elle eſt fort poiſſoneuſe, ſur-tout en groſſes moules, dans leſquelles on trouve des perles qui appro-

  1. Jarnac, ville de l’Angoumois, remarquable par une bataille gagnée contre les Calviniſtes, ſous Charles IX, en 1569. Le prince de Condé y fut tué, & l’amiral de Coligni mis en fuite.
  2. Saintes eſt le lieu où Saint-Louis, le lendemain de la bataille de Taillebourg, tailla en pieces l’armée du roi d’Angleterre Henri III, & le comte de la Marche, le 23 juillet 1242.
  3. Ce fut ſur le pont de Taillebourg que Saint-Louis ſoutint preſque lui ſeul l’effort des Anglois, & remporta par ce moyen une glorieuſe victoire ſur Hugues de Luſignan, comte de la Marche, le 22 juillet 1242.