à gauche la Seine, paſſe enſuite ſous le pont du Gard, & ſe jette dans le Rhône à une lieue & demie au-deſſus de Baucaire. Le Gardon roule des paillettes d’or en ſi grande quantité, que ceux qui s’occupent à les ramaſſer gagnent juſqu’à huit livres par jour. C’eſt ſur cette riviere où eſt le fameux pont du Gard dont on vient de parler ; il a trois rangées d’arcades les unes ſur les autres, & ſert d’aqueducs à Niſmes, qui en eſt diſtante d’environ trois lieues. Ce pont eſt un ouvrage des Romains ; ce qui le fait remarquer.
GARONNE, (la) l’un des quatre grands fleuves du royaume, prend ſes ſources au pied des monts Pyrénées, traverſe le Comminge & les diocèſes de Rieux, de Toulouſe, d’Agen, de Bazas & de Bordeaux ; il baigne dans le Comminge Saint-Beat, reçoit à gauche la Sigue & l’Ourſe, arroſe Saint-Bertrand, prend à gauche la Neſte, paſſe entre Valentine & Saint-Gaudens, reçoit à droite le Gers, arroſe Saint-Martory, entre dans le Languedoc, où il reçoit à gauche la Noue & le Salat, baigne Cazeres, prend à droite le Volp, arroſe Carbonne, où il reçoit l’Arize, entre dans la Guienne, paſſe à Muret[1], où il commence à être navigable, y reçoit l’Ouge à gauche, prend à droite l’Ariege, paſſe ſous le pont de Toulouſe, continue ſon cours, ſépare la Guienne du Languedoc, reçoit à droite au-deſſous de Toulouſe le canal de Languedoc, & au-deſſous à gauche la Tauch, enſuite l’Auſonnelle, & plus bas à droite le Lers, s’approche de Grenade, reçoit à gauche la Save, & au-deſſous le Margaſtant, coule enſuite à Verdun-le-Mas, où il prend à gauche le Lambon & au-deſſous la Gimone, avoiſine Caſtel-Sarraſin, reçoit à gauche la Serre, s’approche de Saint-Nicolas, prend à droite le Tarn, où il quitte à cet endroit le Languedoc, traverſe la Guienne, reçoit à gauche l’Ayrous, s’approche d’Auvillars, prend enſuite l’Arrat, & au-deſſous la Girolle, reçoit à droite la Barguelonne, & plus bas à gauche la Grone & le Gers ; ce fleuve coule enſuite à Agen, reçoit à gauche la Baiſe, s’approche
- ↑ Muret, petite ville de Gaſcogne au pays de Comminge, eſt le lieu où le fameux comte de Montfort, avec environ douze cents hommes, défit une armée de cent mille hommes, commandée par le roi Pierre d’Aragon, qui y fut tué. Ce fut le 12 septembre 1213, ſous le regne de Philippe-Auguſte.
