Aller au contenu

Page:Moithey - Dictionnaire hydrographique de la France, 1787.pdf/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
LOILOI

à la ſource. Le bras des Montées, ainſi nommé de la belle maiſon qu’il côtoye, coule le long des dépendances de Pliſſay, & ſe joint au Loiret à l’endroit du petit bois, près Belair.

Les fontaines qui groſſiſſent le Loiret ſont celles du Pontil, de la Motte-Bouquin, de S. Julien-le-Pauvre, de Saint-Avry, & les trois fontaines de Caubray, dont une fait tourner un moulin. Les ruiſſeaux que le Loiret reçoit dans ſon cours ſont le Duis, que l’on appelle auſſi la Dêve, formé des étangs & marais qui ſont au-deſſous de Jargeau ; il arroſe la plaine de Sandillon, paſſe au Bruel, à Saint-Cyr & à la Mothe-Vely, ſuit le canal de la ſource, & ſe jette dans le Loiret à l’extrémité des dépendances du château, vis-à-vis le milieu de la maison de Lorette.

Le Loiret abonde en excellens poiſſons : on y pêche carpes, brochets, perches, anguilles, barbeaux, plies, ſaumons, & autres poiſſons.

M. Valmont de Bomart, dans ſon dictionnaire raiſonné univerſel d’hiſtoire naturelle, s’exprime ainſi : « Le Loiret tire ſon origine de deux ſources qui, en ſortant de la terre, fourniſſent ſeize à dix-huit pieds cubiques d’eau ; voilà donc un ruiſſeau aſſez conſidérable. La grande ſource du Loiret prend de ſi loin ſon eſſor de deſſous la terre, que l’antre d’où elle s’éleve eſt un abîme dont il n’a pas été poſſible, juſqu’à préſent, de trouver le fond. En 1588 M. d’Entragues, gouverneur d’Orléans, le fit ſonder inutilement avec trois cents braſſes de corde attachés à un boulet de canon. Mylord Bolingbroke a répété l’expérience en 1732 avec auſſi peu de ſuccès. La petite ſource du Loiret ne ſe peut pas mieux ſonder. L’on peut déduire de ceci, que s’il n’y a pas un torrent rapide & ſouterrain qui auroit la propriété d’entraîner obliquement la ſonde, il faut que ces ſources ſoient des abîmes, ou reſervoirs immenſes… »

Avant qu’on eut élargi le baſſin de ſa ſource, ſi on lançoit une perche dans le bouillon, elle revenoit auſſi-tôt ſur le coup avec violence. Le Loiret porte bateau dès ſa ſource, & il eſt dangereux de s’y baigner, parce que l’eau, à ce qu’on prétend, donne la fievre.

LOISE, petite riviere du haut Forez, de cinq lieues de cours, & qui ſe jette à droite dans la Loire au nord de Feurs.