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Page:Moke - Le Gueux de Mer ou La Belgique sous le Duc d'Albe, sd.djvu/111

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pilote. Là se trouvaient des gens armés qui paraissaient garder quelques chevaux.

— Qui vive ! s’écrièrent-ils en présentant le bout de leurs arquebuses.

Le Lion et la liberté, répondit Claas Claassens qui avait le mot. Aussitôt ces inconnus s’agenouillèrent et baisèrent la main du prince. C’étaient des gentilshommes des environs, secrètement attachés à la cause nationale.

— Votre Altesse, dit l’un d’eux, a-t-elle été contente de ses amis de Hollande et de Zélande ?

— J’ai tout vu, répondit Guillaume de Nassau, et tout accroît mes justes espérances. Dans cinq jours je serai à la tête de l’armée qui m’attend au delà du Rhin. Nous tenterons encore une fois la fortune des armes ; puisse Dieu nous protéger !

Après avoir prononcé ces paroles il salua de la main Louis de Winchestre, monta à cheval avec ceux qui devaient l’accompagner, et s’éloigna au galop.

Le jeune homme le suivit des yeux aussi longtemps que le permit la faible clarté des étoiles : puis, laissant les matelots retourner seuls au bâtiment, il se dirigea avec son fidèle pilote vers une ferme voisine, qui appartenait à la baronne de Berghes et dépendait de son château.

Ils furent accueillis avec respect par le fermier, qui reconnut les armoiries des Gruthuysen brodées sur le manteau du jeune homme. Ils apprirent de lui que la baronne de Berghes et sa nièce