« Le Menteur de Corneille, dit Voltaire, n’est qu’une traduction ; mais c’est probablement à cette traduction que nous devons Molière. Il est impossible en effet que l’inimitable Molière ait vu cette pièce sans voir tout d’un coup la prodigieuse supériorité que ce genre a sur les autres, et sans s’y livrer entièrement. » L’illustre commentateur donne, en parlant ainsi, le plus éclatant témoignage de son exquise sagacité ; car ce qui n’était dans sa pensée qu’une conjecture, une vraisemblance, se trouve être un fait positif. La preuve en est fournie par Molière lui-même. Voici comment il s’exprime dans une lettre à Boileau citée par Martinez de la Rosa, et que Voltaire ne connaissait point : « Je dois beaucoup au Menteur ; quand on le représenta, j’avois déjà le désir d’écrire, mais j’étois en doute sur ce que j’écrirois. Mes idées étoient encore confuses, et cet ouvrage les fixa… Enfin, sans le Menteur, j’aurois composé sans doute des comédies d’intrigue, l’Étourdi, le Dépit amoureux, mais peut-être n’aurois-je pas fait le Misanthrope. »
Ce ne fut pas seulement par l’intermédiaire du grand Corneille que Molière reçut l’influence du théâtre espagnol ; il lui fit, surtout dans ses ouvrages de second ordre, plusieurs emprunts directs. — M. Viardot ajoute que l’épisode d’Andrès, dans l’Étourdi, est imité de la nouvelle de Cervantes, la Gitanilla de Madrid, mise en comédie par Solis.
Lélie, fils de Pandolfe[1].
Célie, esclave de Trufaldin[2].
Mascarille, valet de .Lélie[3]
Hippolyte, fille d’Anselme[4].
Anselme, père d’Hippolyte[5].
Trufaldin, vieillard.
Pandolfe, père de Lélie[6].
Léandre, fils de famille.
Andrès, cru Égyptien.
Ergaste, ami de Mascarille.
un courrier.
deux troupes de masques.
Hé bien ! Léandre, hé bien ! il faudra contester;
Nous verrons de nous deux qui pourra l’emporter;