Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/148

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Scène 8


Lélie, Mascarille

Mascarille

C’est être officieux, et très fort, ou je meure.

Lélie

Ma foi ! sans moi, l’argent était perdu pour lui.

Mascarille

Certes, vous faites rage, et payez aujourd’hui
D’un jugement très rare et d’un bonheur extrême ;
Nous avancerons fort, continuez de même.

Lélie

Qu’est-ce donc ? Qu’ai-je fait ?

Mascarille

xxxxxxxxxxxxxxxx Le sot, en bon françois,
Puisque je puis le dire, et qu’enfin je le dois.
Il sait bien l’impuissance où son père le laisse,
Qu’un rival qu’il doit craindre, étrangement nous presse :
Cependant, quand je tente un coup pour l’obliger
Dont je cours moi tout seul la honte et le danger…

Lélie

Quoi ? c’était… ?

Mascarille

xxxxxxxxxxxxxxxx Oui, bourreau, c’était pour la captive
Que j’attrapais l’argent dont votre soin nous prive.

Lélie

S’il est ainsi, j’ai tort ; mais qui l’eût deviné ?

Mascarille

Il fallait, en effet, être bien raffiné !

Lélie

Tu me devais par signe avertir de l’affaire.

Mascarille

Oui, je devais au dos avoir mon luminaire.
Au nom de Jupiter, laissez nous en repos,
Et ne nous chantez plus d’impertinents propos !
Un autre, après cela, quitterait tout peut-être ;
Mais j’avais médité tantôt un coup de maître,
Dont tout présentement je veux voir les effets ;
À la charge que si…

Lélie

xxxxxxxxxxxxxxxx Non, je te le promets,
De ne me mêler plus de rien dire ou rien faire.