Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/163

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Scène 7


Lélie, Mascarille

Mascarille

Quoi ! vous étiez sorti ? Je vous cherchais partout.
Eh bien ! en sommes-nous enfin venus à bout ?
Je le donne en six coups au fourbe le plus brave.
Cà, donnez-moi que j’aille acheter notre esclave :
Votre rival après sera bien étonné.

Lélie

Ah ! mon pauvre garçon, la chance a bien tourné !
Pourrais-tu de mon sort deviner l’injustice ?

Mascarille

Quoi ! que serait-ce ?

Lélie

xxxxxxxxxxxxxxxx Anselme, instruit de l’artifice,
M’a repris maintenant tout ce qu’il nous prêtait,
Sous couleur de changer de l’or que l’on doutait.

Mascarille

Vous vous moquez peut-être ?

Lélie

xxxxxxxxxxxxxxxx Il est trop véritable.

Mascarille

Tout de bon ?

Lélie

xxxxxxxxxxxxxxxx Tout de bon : j’en suis inconsolable.
Tu te vas emporter d’un courroux sans égal.

Mascarille

Moi, Monsieur ! Quelque sot : la colère fait mal,
Et je veux me choyer, quoi qu’enfin il arrive.
Que Célie, après tout, soit ou libre ou captive,
Que Léandre l’achète, ou qu’elle reste là,
Pour moi, je m’en soucie autant que de cela.

Lélie

Ah ! n’aye point pour moi si grande indifférence,
Et sois plus indulgent à ce peu d’imprudence !
Sans ce dernier malheur, ne m’avoueras-tu pas
Que j’avais fait merveille, et qu’en ce feint trépas