Ou je jure bien fort que je m’en vengerai.
Oui, je te ferai voir, batteur que Dieu confonde,
Que ce n’est pas pour rien qu’il faut rouer le monde ;
Que je suis un valet, mais fort homme d’honneur,
Et qu’après m’avoir eu quatre ans pour serviteur,
Il ne me fallait pas payer en coups de gaules,
Et me faire un affront si sensible aux épaules.
Je te le dis encor, je saurai m’en venger :
Une esclave te plaît, tu voulais m’engager
À la mettre en tes mains, et je veux faire en sorte
Qu’un autre te l’enlève, ou le diable m’emporte.
Écoute, Mascarille, et quitte ce transport.
Tu m’as plu de tout temps, et je souhaitais fort
Qu’un garçon comme toi, plein d’esprit et fidèle,
À mon service un jour pût attacher son zèle :
Enfin, si le parti te semble bon pour toi,
Si tu veux me servir, je t’arrête avec moi.
Oui, Monsieur, d’autant mieux que le destin propice
M’offre à me bien venger, en vous rendant service ;
Et que, dans mes efforts pour vos contentements,
Je puis à mon brutal trouver des châtiments :
De Célie, en un mot, par mon adresse extrême…
Mon amour s’est rendu cet office lui-même.
Enflammé d’un objet qui n’a point de défaut,
Je viens de l’acheter moins encor qu’il ne vaut.
Quoi ! Célie est à vous.
Si de mes actions j’étais tout à fait maître :
Mais quoi ! mon père l’est : comme il a volonté,
Ainsi que je l’apprends d’un paquet apporté,
De me déterminer à l’hymen d’Hippolyte,
J’empêche qu’un rapport de tout ceci l’irrite.
Donc avec Trufaldin (car je sors de chez lui)
J’ai voulu tout exprès agir au nom d’autrui ;