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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/269

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Mascarille

Et Simon le tailleur, jadis si recherché ?

Albert

Et la potence mise au milieu du marché ?

Mascarille

Vous verrez confirmer par eux cet hyménée.

Albert

Tu verras achever par eux ta destinée.

Mascarille

Ce sont eux qu’ils ont pris pour témoins de leur foi.

Albert

Ce sont eux qui dans peu me vengeront de toi.

Mascarille

Et ces yeux les ont vus s’entre-donner parole.

Albert

Et ces yeux te verront faire la capriole.

Mascarille

Et pour signe, Lucile avoit un voile noir.

Albert

Et pour signe, ton front nous le fait assez voir.

Mascarille

Oh ! L’obstiné vieillard !

Albert

Oh ! Le fourbe damnable !
Va, rends grâce à mes ans qui me font incapable
De punir sur-le-champ l’affront que tu me fais :
Tu n’en perds que l’attente, et je te le promets.




Scène III, 11



Valère

Hé bien ! Ce beau succès que tu devois produire…

Mascarille

J’entends à demi-mot ce que vous voulez dire :
Tout s’arme contre moi ; pour moi de tous côtés
Je vois coups de bâton et gibets apprêtés.
Aussi, pour être en paix dans ce désordre extrême,
Je me vais d’un rocher précipiter moi-même,
Si dans le désespoir dont mon cœur est outré,