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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/382

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C’est lors que plus il m’aime, et je vois sa raison
D’une audience avide avaler ce poison,
Et m’en remercier, comme d’une victoire,
Qui comblerait ses jours de bonheur et de gloire,
Mais mon rival paraît, je vous laisse tous deux,
Et bien que je renonce à l’espoir de vos vœux,
J’aurais un peu de peine à voir qu’en ma présence,
Il reçût des effets de quelque préférence ;
Et je veux, si je puis, m’épargner ce souci.

Élise
Tout amant de bon sens en doit user ainsi.


Scène 2

Dom Alvare, Élise.

Dom Alvare
Enfin, nous apprenons que le roi de Navarre
Pour les désirs du Prince aujourd’hui se déclare ;
Et qu’un nouveau renfort de troupes nous attend
Pour le fameux service où son amour prétend.
Je suis surpris, pour moi, qu’avec tant de vitesse,
On ait fait avancer… Mais…


Scène 3

Dom Garcie, Élise, Dom Alvare.

Dom Garcie
On ait fait avancer… Mais… Que fait la Princesse ?

Élise
Quelques lettres, Seigneur, je le présume ainsi ;
Mais elle va savoir que vous êtes ici.


Scène 4

Dom Garcie, seul.
J’attendrai qu’elle ait fait. Près de souffrir sa vue,
D’un trouble tout nouveau je me sens l’âme émue ;
Et la crainte mêlée à mon ressentiment
Jette par tout mon corps un soudain tremblement.