Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/434

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Je veux une coiffure, en dépit de la mode,
Sous qui toute ma tête ait un abri commode ;
Un beau pourpoint bien long et fermé comme il faut,
Qui, pour bien digérer, tienne l’estomac chaud ;
Un haut-de-chausses fait justement pour ma cuisse ;
Des souliers où mes pieds ne soient point au supplice,
Ainsi qu’en ont usé sagement nos aïeux :
Et qui me trouve mal, n’a qu’à fermer les yeux.


Scène 2

Léonor, à Isabelle.
Je me charge de tout, en cas que l’on vous gronde.

Lisette, à Isabelle.
Toujours dans une chambre à ne point voir le monde ?

Isabelle
Il est ainsi bâti.

Léonor
Je vous en plains, ma soeur.

Lisette
Bien vous prend que son frère ait toute une autre humeur,
Madame, et le destin vous fut bien favorable
En vous faisant tomber aux mains du raisonnable.

Isabelle
C’est un miracle encor qu’il ne m’ait aujourd’hui
Enfermée à la clef ou menée avec lui.

Lisette