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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/492

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en effet que de ne me rien dire
Dans les extrémités d’un si cruel martyre.
Fais donc quelque réponse à mon cœur abattu.


Que dois-je présumer  ? Parle, qu’en penses-tu  ?
Dis-moi ton sentiment.
La Montagne.
Monsieur, je veux me taire,
Et ne desire point trancher du nécessaire.
Éraste.
Peste l’impertinent  ! Va-t’en suivre leurs pas,
Vois ce qu’ils deviendront, et ne les quitte pas.
La Montagne, revenant.
Il faut suivre de loin  ?
Éraste.
Oui.
La Montagne, revenant.
Sans que l’on me voie
Ou faire aucun semblant qu’après eux on m’envoie  ?
Éraste.
Non, tu feras bien mieux de leur donner avis
Que par mon ordre exprès ils sont de toi suivis.
La Montagne, revenant.
Vous trouverai-je ici  ?
Éraste.
Que le ciel te confonde,
Homme, à mon sentiment, le plus fâcheux du monde  !
(la Montagne s’en va.)
Ah  ! Que je sens de trouble, et qu’il m’eût été doux
Qu’on me l’eût fait manquer, ce fatal rendez-vous  !
Je pensois y trouver toutes choses propices,
Et mes yeux pour mon cœur y trouvent des supplices.

Acte I , scène III .

Lisandre.
Sous ces arbres, de loin, mes yeux t’ont reconnu,
Cher marquis, et d’abord je suis à toi venu.
Comme à de mes amis, il faut que je