Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/511

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ste.
Te tairas-tu, vingt fois  ?
Et ne veux-tu jamais quitter cette méthode
De te rendre à toute heure un valet incommode  ?

Acte III , scène II .

Caritidès.
Monsieur, le temps répugne à l’honneur de vous voir  :


Le matin est plus propre à rendre un tel devoir  ;
Mais de vous rencontrer il n’est pas bien facile,
Car vous dormez toujours, ou vous êtes en ville  :
Au moins, messieurs vos gens me l’assurent ainsi  ;
Et j’ai, pour vous trouver, pris l’heure que voici.
Encore est-ce un grand heur dont le destin m’honore,
Car deux moments plus tard, je vous manquois encore.
Éraste.
Monsieur, souhaitez-vous quelque chose de moi  ?
Caritidès.
Je m’acquitte, monsieur, de ce que je vous doi,
Et vous viens... Excusez l’audace qui m’inspire
Si...
Éraste.
Sans tant de façons, qu’avez-vous à me dire  ?
Caritidès.
Comme le rang, l’esprit, la générosité,
Que chacun vante en vous...
Éraste.
Oui, je suis fort vanté.
Passons, monsieur.
Caritidès.
Monsieur, c’est une peine extrême
Lorsqu’il faut à quelqu’un se produire soi-même  ;
Et toujours près des grands on doit être introduit
Par des gen