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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/540

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Qu’il s’est en quatorze ans acquis dans l’Amérique ?

Arnolphe.

Non. Vous a-t-on point dit comme on le nomme ?

Horace.

Non. Vous a-t-on point dit comme on le nomme ? Enrique.

Arnolphe.

Non.

Horace.

Non.Mon père m’en parle, et qu’il est revenu
Comme s’il devoit m’être entièrement connu,
Et m’écrit qu’en chemin ensemble ils se vont mettre,
Pour un fait important que ne dit point sa lettre.

(Horace remet la lettre d’Oronte à Arnolphe.)
Arnolphe.

J’aurai certainement grande joie à le voir,
Et pour le régaler je ferai mon pouvoir.

(Après avoir lu la lettre.)

Il faut pour des amis des lettres moins civiles,
Et tous ces compliments sont choses inutiles.
Sans qu’il prît le souci de m’en écrire rien,
Vous pouvez librement disposer de mon bien.

Horace.

Je suis homme à saisir les gens par leurs paroles,
Et j’ai présentement besoin de cent pistoles.

Arnolphe.

Ma foi, c’est m’obliger que d’en user ainsi ;
Et je me réjouis de les avoir ici.
Gardez aussi la bourse.

Horace.

Gardez aussi la bourse.Il faut…

Arnolphe.

Gardez aussi la bourse.Il faut…Laissons ce style.
Hé bien ! comment encor trouvez-vous cette ville ?

Horace.

Nombreuse en citoyens, superbe en bâtiments ;
Et j’en crois merveilleux les divertissements.

Arnolphe.

Chacun a ses plaisirs qu’il se fait à sa guise ;
Mais pour ceux que du nom de galants on baptise,
Ils ont en ce pays de quoi se contenter,
Car les femmes y sont faites à coqueter :