Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/552

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Et comme le jeune homme a passé ses visites.

Agnès.

Hélas ! si vous saviez comme il était ravi,
Comme il perdit son mal sitôt que je le vi,
Le présent qu’il m’a fait d’une belle cassette,
Et l’argent qu’en ont eu notre Alain et Georgette,
Vous l’aimeriez sans doute et diriez comme nous...

Arnolphe.

Oui. Mais que faisait-il étant seul avec vous ?

Agnès.

Il jurait qu’il m’aimait d’une amour sans seconde,
Et me disait des mots les plus gentils du monde,
Des choses que jamais rien ne peut égaler,
Et dont, toutes les fois que je l’entends parler,
La douceur me chatouille et là dedans remue
Certain je ne sais quoi dont je suis toute émue.

Arnolphe, à part.

Ô fâcheux examen d’un mystère fatal,
Où l’examinateur souffre seul tout le mal !
(À Agnès.)
Outre tous ces discours, toutes ces gentillesses,
Ne vous faisait-il point aussi quelques caresses ?

Agnès.

Oh tant ! Il me prenait et les mains et les bras,
Et de me les baiser il n’était jamais las.

Arnolphe.

Ne vous a-t-il point pris, Agnès, quelque autre chose ?
(La voyant interdite.)
Ouf !

Agnès.

bonjourHé ! il m’a...

Arnolphe.

bonjourbonjourQuoi ?

Agnès.

bonjourbonjourbonjourPris...

Arnolphe.

Euh !

Agnès.

bonjourbonjourbonjourbonjour bonjourLe...