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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/565

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Il a su de nous deux le commerce secret.

Arnolphe.

D’où, diantre, a-t-il sitôt appris cette aventure ?

Horace.

Je ne sais ; mais enfin c’est une chose sûre.
Je pensais aller rendre, à mon heure à peu près,
Ma petite visite à ses jeunes attraits,
Lorsque, changeant pour moi de ton et de visage,
Et servante et valet m’ont bouché le passage,
Et d’un « Retirez-vous, vous nous importunez, »
M’ont assez rudement fermé la porte au nez.

Arnolphe.

La porte au nez !

Horace.

Au nez.

Arnolphe.

La chose est un peu forte.

Horace.

J’ai voulu leur parler au travers de la porte ;
Mais à tous mes propos ce qu’ils ont répondu,
C’est : « Vous n’entrerez point, Monsieur l’a défendu. »

Arnolphe.

Ils n’ont donc point ouvert ?

Horace.

Non. Et de la fenêtre
Agnès m’a confirmé le retour de ce maître,
En me chassant de là d’un ton plein de fierté,
Accompagné d’un grès que sa main a jeté.

Arnolphe.

Comment d’un grès ?

Horace.

D’un grès de taille non petite,
Dont on a par ses mains régalé ma visite.

Arnolphe.

Diantre ! ce ne sont pas des prunes que cela !