Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/582

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Si vous êtes d’humeur à vous en contenter,

Quant à moi, ce n’est pas la mienne d’en tâter ;
Et plutôt que subir une telle aventure...

Chrysalde.

Mon Dieu ! ne jurez point, de peur d’être parjure.
Si le sort l’a réglé, vos soins sont superflus,
Et l’on ne prendra pas votre avis là-dessus.

Arnolphe.

Moi, je serais cocu ?

Chrysalde.

Vous voilà bien malade !
Mille gens le sont bien, sans vous faire bravade,
Qui de mine, de cœur, de biens et de maison,
Ne feraient avec vous nulle comparaison.

Arnolphe.

Et moi, je n’en voudrais avec eux faire aucune.
Mais cette raillerie, en un mot, m’importune :
Brisons là, s’il vous plaît.

Chrysalde.

Vous êtes en courroux.
Nous en saurons la cause. Adieu. Souvenez-vous,
Quoi que sur ce sujet votre honneur vous inspire,
Que c’est être à demi ce que l’on vient de dire,
Que de vouloir jurer qu’on ne le sera pas.

Arnolphe.

Moi, je le jure encore, et je vais de ce pas
Contre cet accident trouver un bon remède.


Scène 9



Alain, Georgette, Arnolphe


Arnolphe.

Mes amis, c’est ici que j’implore votre aide.
Je suis édifié de votre affection ;
Mais il faut qu’elle éclate en cette occasion ;