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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/596

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Oui, je vais vous servir de la bonne façon.

Horace.

Gardez, encore un coup...

Arnolphe.

N’ayez aucun soupçon.

Oronte, à Arnolphe.

Ah ! que cette embrassade est pleine de tendresse !

Arnolphe.

Que je sens à vous voir une grande allégresse !

Oronte.

Je suis ici venu...

Arnolphe.

Sans m’en faire récit,
Je sais ce qui vous mène.

Oronte.

On vous l’a déjà dit.

Arnolphe.

Oui.

Oronte.

Tant mieux.

Arnolphe.

Votre fils à cet hymen résiste,
Et son cœur prévenu n’y voit rien que de triste :
Il m’a même prié de vous en détourner ;
Et moi, tout le conseil que je vous puis donner,
C’est de ne pas souffrir que ce nœud se diffère,
Et de faire valoir l’autorité de père.
Il faut avec vigueur ranger les jeunes gens,
Et nous faisons contre eux à leur être indulgent.

Horace.

Ah ! traître !

Chrysalde.

Si son cœur a quelque répugnance,
Je tiens qu’on ne doit pas lui faire violence.
Mon frère, que je crois, sera de mon avis.

Arnolphe.

Quoi ? se laissera-t-il gouverner par son fils ?