Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/616

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
514
LA CRITIQUE DE L’ÉCOLE DES FEMMES.





Scène V

(Le Marquis, Climène, Uranie, Élise.)

Le Marquis

Votre petit laquais, madame, a du mépris pour ma personne.

Élise

Il aurait tort, sans doute.

Le Marquis

C’est peut-être que je paie l’intérêt de ma mauvaise mine : (il rit.) hai, hai, hai, hai.

Élise

L’âge le rendra plus éclairé en honnêtes gens.

Le Marquis

Sur quoi en étiez-vous, mesdames, lorsque je vous ai interrompues ?

Uranie

Sur la comédie de l’École des femmes.

Le Marquis

Je ne fais que d’en sortir.

Climène

Hé bien ! monsieur, comment la trouvez-vous, s’il vous plaît ?

Le Marquis

Tout à fait impertinente.

Climène

Ah ! que j’en suis ravie !

Le Marquis

C’est la plus méchante chose du monde. Comment, diable ! à peine ai-je pu trouver place. J’ai pensé être étouffé à la porte, et jamais on ne m’a tant marché sur les pieds. Voyez comme mes canons et mes rubans en sont ajustés, de grâce.

Élise

Il est vrai que cela crie vengeance contre l’École des femmes, et que vous la condamnez avec justice.

Le Marquis

Il ne s’est jamais fait, je pense, une si méchante comédie.

Uranie

Ah ! voici Dorante, que nous attendions.