Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/643

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AU ROI.
Faites-lui votre compliment.
Vous pourriez aisément l’étendre,
£.t parler des transports qu’en vous fout éclater
Les surprenants bienfaits que, sans les méjiter,
Sa libérale main sur vous daigne répandre,
Et des nouveaux efforts oiî s’en va vous porter
L’excès de cet honneur où vous n’osiez prétendre;
Lui dire comme vos désirs
Sont, après ses bontés qui n’ont point de pareilleÊ,
D’employer à sa gloire, ainsi qu’à ses plaisirs,
Tout voire art et toutes vos veilles;
Et là-dessus lui promettre merveilles.
Sur ce chapilre on n’est jamais à sec.
Les Muscs sont de grandes prometteuses;
Et, comme vos sœurs les causeuses,
Vous ne manquerez pas, sans doute, par le bec.
Mais les grands princes n’aiment guèrci
Que les compliments qui sont courta;
Et ie nôtre surtout a bieo d’autres affaires
Que d’écouter tous vos discours.
La louange et l’encens n’est pas ce qui le louche
Dès que vous ouvrirez la bouche
Pour lui parler de grâce et de bienfait,
n comprendra d’abord ce que vous voulez dire;
Et, se ineltant doucement à sourire
H’uQ air qui sur les cœuis fait un charmant cffeî.
Il passera comme un trait;
Et cela vous doit suffire :
Voilà voire compliment fait.