Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/696

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Sganarelle

J’enrage !

Marphurius

Je m’en lave les mains.

Sganarelle

Au diable soit le vieux rêveur !

Marphurius

Il en sera ce qui pourra.

Sganarelle, (à part.)

La peste du bourreau ! Je te ferai changer de note, chien de philosophe enragé.

(Il donne des coups de bâton à Marphurius.)
Marphurius

Ah ! ah ! ah !

Sganarelle

Te voilà payé de ton galimatias, et me voilà content.

Marphurius

Comment ! Quelle insolence ! M’outrager de la sorte, avoir eu l’audace de battre un philosophe comme moi !

Sganarelle

Corrigez, s’il vous plaît, cette manière de parler. Il faut douter de toutes choses ; et vous ne devez pas dire que je vous ai battu, mais qu’il vous semble que je vous ai battu.

Marphurius

Ah ! je m’en vais faire ma plainte au commissariat du quartier, des coups que j’ai reçus.

Sganarelle

Je m’en lave les mains.

Marphurius

J’en ai les marques sur ma personne.

Sganarelle

Il se peut faire.

Marphurius

C’est toi qui m’as traité ainsi.