Monsieur, n’allez point là.
Pourquoi ?
Cela n’est pas civil, d’aller voir un homme que vous avez tué.
Au contraire, c’est une visite dont je lui veux faire civilité, et qu’il doit recevoir de bonne grâce, s’il est galant homme. Allons, entrons dedans.
Ah ! que cela est beau ! les belles statues ! le beau marbre ! les beaux piliers ! Ah ! que cela est beau ! Qu’en dites-vous, Monsieur ?
Qu’on ne peut voir aller plus loin l’ambition d’un homme mort ; et ce que je trouve admirable, c’est qu’un homme qui s’est passé durant sa vie d’une assez simple demeure, en veuille avoir une si magnifique pour quand il n’en a plus que faire.
Voici la statue du commandeur.
Parbleu ! le voilà bon, avec son habit d’empereur romain !
Ma foi, monsieur, voilà qui est bien fait. Il semble qu’il est en vie, et qu’il s’en va parler. Il jette des regards sur nous qui me feraient peur, si j’étais tout seul, et je pense qu’il ne prend pas plaisir de nous voir.
Il aurait tort ; et ce serait mal recevoir l’honneur que je lui fais. Demande-lui s’il veut venir souper avec moi.
C’est une chose dont il n’a pas besoin, je crois.
Demande-lui, te dis-je.
Vous moquez-vous ? ce serait être fou que d’aller parler à une statue.