Aller au contenu

Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une fois d’être persuadé que je suis tout à vous, et qu’il n’y a rien au monde que je ne fisse pour votre service[1].

(Il sort.)



Scène IV

MONSIEUR DIMANCHE, SGANARELLE.
Sganarelle

Il faut avouer que vous avez en monsieur un homme qui vous aime bien.

Monsieur Dimanche

Il est vrai ; il me fait tant de civilités et tant de compliments, que je ne saurais jamais lui demander de l’argent.

Sganarelle

Je vous assure que toute sa maison périrait pour vous ; et je voudrais qu’il vous arrivât quelque chose, que quelqu’un s’avisât de vous donner des coups de bâton, vous verriez de quelle manière…

Monsieur Dimanche

Je le crois ; mais, Sganarelle, je vous prie de lui dire un petit mot de mon argent.

Sganarelle

Oh ! ne vous mettez pas en peine, il vous payera le mieux du monde.

Monsieur Dimanche

Mais vous, Sganarelle, vous me devez quelque chose en votre particulier.

Sganarelle

Fi ! ne me parlez pas de cela.

Monsieur Dimanche

Comment ? Je…

Sganarelle

Ne sais-je pas bien que je vous dois ?

Monsieur Dimanche

Oui. Mais…

Sganarelle

Allons, monsieur Dimanche, je vais vous éclairer.

Monsieur Dimanche

Mais, mon argent…

Sganarelle, prenant monsieur Dimanche par le bras.

Vous moquez-vous ?

  1. Cette scène est tout entière de l’invention de Molière.