Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/265

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Sganarelle

Il est vrai, messieurs, que je suis le premier homme du monde pour faire des fagots.

Valère

Ah ! monsieur !…

Sganarelle

Je n’y épargne aucune chose, et les fais d’une façon qu’il n’y a rien à dire.

Valère

Monsieur, ce n’est pas cela dont il est question.

Sganarelle

Mais aussi je les vends cent dix sous le cent.

Valère

Ne parlons point de cela, s’il vous plaît.

Sganarelle

Je vous promets que je ne saurois les donner à moins.

Valère

Monsieur, nous savons les choses.

Sganrelle

Si vous savez les choses, vous savez que je les vends cela.

Valère

Monsieur, c’est se moquer que…

Sganarelle

Je ne me moque point, je n’en puis rien rabattre.

Valère

Parlons d’autre façon, de grâce.

Sganarelle

Vous en pourrez trouver autre part à moins ; il y a fagots et fagots : mais pour ceux que je fais…

Valère

Hé ! monsieur, laissons là ce discours.

Sganarelle

Je vous jure que vous ne les auriez pas, s’il s’en falloit un double.

Valère

Hé ! fi !

Sganarelle

Non, en conscience ; vous en paierez cela. Je vous parle sincèrement, et ne suis pas homme à surfaire.

Valère

Faut-il, monsieur, qu’une personne comme vous s’amuse