Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/274

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Géronte

Tout de bon.

(Sganarelle prend un bâton, et bat Géronte comme on l’a battu.)

Ah ! ah ! ah !

Sganarelle

Vous êtes médecin maintenant ; je n’ai jamais eu d’autres licences[1].

Géronte, à Valère

Quel diable d’homme m’avez-vous là amené ?

Valère

Je vous ai bien dit que c’étoit un médecin goguenard.

Géronte

Oui : mais je l’enverrois promener avec ses goguenarderies.

Lucas

Ne prenez pas garde à ça, monsieu ; ce n’est que pour rire.

Géronte

Cette raillerie ne me plaît pas.

Sganarelle

Monsieur, je vous demande pardon de la liberté que j’ai prise.

Géronte

Monsieur, je suis votre serviteur.

Sganarelle

Je suis fâché…

Géronte

Cela n’est rien.

Sganarelle

Des coups de bâton…

Géronte

Il n’y a pas de mal.

Sganarelle

Que j’ai eu l’honneur de vous donner.

Géronte

Ne parlons plus de cela. Monsieur, j’ai une fille qui est tombée dans une étrange maladie.

  1. Le Sganarelle du Médecin volant consent à devenir médecin sur la promesse de deux pistoles. Il dit à son maître : « Venez me donner mes licences, que sont les deux pistoles promises. » Molière reproduit ici le même trait, mais d’une manière beaucoup plus comique. (Aimé Martin.)