Aller au contenu

Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je me veux mettre un peu sur l’homme d’importance,
Et jouir quelque temps de votre impatience.

NICANDRE.

Veux-tu par tes délais nous fatiguer tous deux ?

MOPSE.

Prends-tu quelque plaisir à te rendre fâcheux ?

NICANDRE.

De grâce, parle, et mets ces mines en arrière.

LYCARSIS.

Priez-moi donc tous deux de la bonne manière,
Et me dites chacun quel don vous me ferez,
Pour obtenir de moi ce que vous desirez.

MOPSE.

La peste soit du fat ! Laissons-le là, Nicandre.
Il brûle de parler, bien plus que nous d’entendre ;
Sa nouvelle lui pèse, il veut s’en décharger ;
Et ne l’écouter pas est le faire enrager.

LYCARSIS.

Eh !

NICANDRE.

Eh ! Te voilà puni de tes façons, de faire.

LYCARSIS.

Je m’en vais vous le dire, écoutez.

MOPSE.

Je m’en vais vous le dire, écoutez. Point d’affaire.

LYCARSIS.

Quoi ? vous ne voulez pas m’entendre ?

NICANDRE.

Quoi ? vous ne voulez pas m’entendre ?Non.

LYCARSIS.

Quoi ? vous ne voulez pas m’entendre ? Non. Eh bien !
Je ne dirai donc mot, et vous ne saurez rien.

MOPSE.

Soit.

LYCARSIS.

Vous ne saurez pas qu’avec magnificence
Le Roi vient d’honorer Tempé de sa présence ;
Qu’il entra dans Larisse hier sur le haut du jour ;
Qu’à l’aise je l’y vis avec toute sa cour ;
Que ces bois vont jouir aujourd’hui de sa vue,