Il tient quelque moineau qu’il a pris fraîchement,
Et voilà ses amours et son attachement.
Scène V.
Innocente petite bête,
Qui contre ce qui vous arrête
Vous débattez tant à mes yeux,
De votre liberté ne plaignez point la perte :
Votre destin est glorieux,
Je vous ai pris pour Mélicerte.
Elle vous baisera, vous prenant dans sa main ;
Et de vous mettre en son sein
Elle vous fera la grâce.
Est-il un sort au monde et plus doux et plus beau ?
Et qui des rois, hélas ! heureux petit moineau,
Ne voudroit être en votre place ?
Myrtil, Myrtil, un mot. Laissons là ces joyaux ;
Il s’agit d’autre chose ici que de moineaux.
Ces deux Nymphes, Myrtil, à la fois te prétendent,
Et, tout jeune, déjà, pour époux te demandent.
Je dois, pour un hymen, t’engager à leurs vœux,
Et c’est toi que l’on veut qui choisisse des deux.
Ces Nymphes…
Vois quel est ton bonheur, et bénis la Fortune.
Ce choix qui m’est offert peut-il m’être un bonheur,
S’il n’est aucunement souhaité de mon cœur ?
Enfin qu’on la reçoive ; et que, sans le confondre,
À l’honneur qu’elles font on songe à bien répondre.
Malgré cette fierté qui règne parmi nous,
Deux Nymphes, ô Myrtil, viennent s’offrir à vous ;
Et de vos qualités les merveilles écloses