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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/341

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nois. Le bécarre me charme : hors du bécarre, point de salut en harmonie. Ecoutez un peu ce trio.

Adraste

Non : je veux quelque chose de tendre et de passionné, quelque chose qui m’entretienne dans une douce rêverie.

Hali

Je vois bien que vous êtes pour le bémol ; mais il y a moyen de nous contenter l’un l’autre. Il faut qu’ils vous chantent une certaine scène d’une petite comédie que je leur ai vu essayer. Ce sont deux bergers amoureux, tous remplis de langueur, qui, sur le bémol, viennent séparément faire leurs plaintes dans un bois, puis se découvrent l’un à l’autre la cruauté de leurs maîtresses ; et là-dessus vient un berger joyeux, avec un bécarre admirable, qui se moque de leur foiblesse.

Adraste

J’y consens. Voyons ce que c’est.

Hali

Voici, tout juste, un lieu propre à servir de scène ; et voilà deux flambeaux pour éclairer la comédie.

Adraste

Place-toi contre ce logis, afin qu’au moindre bruit que l’on fera dedans, je fasse cacher les lumières.

Scène III

Chantée par trois musiciens

Premier musicien

Si du triste récit de mon inquiétude

Je trouble le repos de votre solitude,

Rochers, ne soyez point fâchés.

Quand vous saurez l’excès de mes peines secrètes,