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Et veut, à ma ruine, user des avantages
Dont le viennent d’armer mes bontés trop peu sages,
Me chasser de mes biens où je l’ai transféré,
Et me réduire au point d’où je l’ai retiré.
Dorine
Le pauvre homme !
Madame Pernelle
Mon fils, je ne puis du tout croireQu’il ait voulu commettre une action si noire.
Orgon
Comment ?
Madame Pernelle
Les gens de bien sont enviés toujours.
Orgon
Que voulez-vous donc dire avec votre discours,Ma mère ?
Madame Pernelle
Que chez vous on vit d’étrange sorte,Et qu’on ne sait que trop la haine qu’on lui porte.
Orgon
Qu’a cette haine à faire avec ce qu’on vous dit ?
Madame Pernelle
Je vous l’ai dit cent fois quand vous étiez petit :
Les envieux mourront, mais non jamais l’envie[1].
Orgon
Mais que fait ce discours aux choses d’aujourd’hui ?
Madame Pernelle
On vous aura forgé cent sots contes de lui.
Orgon
Je vous ai dit déjà que j’ai vu tout moi-même.
Madame Pernelle
Des esprits médisants la malice est extrême.
Orgon
Vous me feriez damner, ma mère ! Je vous diQue j’ai vu de mes yeux un crime si hardi.
Madame Pernelle
Les langues ont toujours du venin à répandre,
- ↑ Vers emprunté à un proverbe : L’envie ne mourra jamais, mais les envieux mourront ; cette phrase se trouve dans la comédie des Proverbes d’Adrien de Montluc, imprimée en 1616.