Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/453

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Elmire
Pour moi, je ne crois pas cette instance possible,

Et son ingratitude est ici trop visible.

Cléante, à Orgon.
Ne vous y fiez pas ; il aura des ressorts

Pour donner contre vous raison à ses efforts,
1705Et sur moins que cela le poids d’une cabale
Embarrasse les gens dans un fâcheux dédale.
Je vous le dis encore : armé de ce qu’il a,
Vous ne deviez jamais le pousser jusque-là.

Orgon
Il est vrai ; mais qu’y faire ? À l’orgueil de ce traître,

1710De mes ressentiments je n’ai pas été maître.

Cléante
Je voudrais de bon cœur qu’on pût entre vous deux

De quelque ombre de paix raccommoder les nœuds.

Elmire
Si j’avais su qu’en main il a de telles armes,

Je n’aurais pas donné matière à tant d’alarmes,
1715Et mes…

Orgon, à Dorine, voyant entrer monsieur Loyal.
Et mes… Que veut cet homme ? Allez tôt le savoir,

Je suis bien en état que l’on me vienne voir !



Scène 4

Orgon, Madame Pernelle, Elmire, Mariane, Cléante, Damis, Dorine, Monsieur Loyal.


Monsieur Loyal, à Dorine, dans le fond du théâtre.
Bonjour, ma chère sœur ; faites, je vous supplie,

Que je parle à monsieur.

Dorine
Que je parle à Monsieur. Il est en compagnie ;

Et je doute qu’il puisse à présent voir quelqu’un.

Monsieur Loyal
1720Je ne suis pas pour être en ces lieux importun.

Mon abord n’aura rien, je crois, qui lui déplaise ;
Et je viens pour un fait dont il sera bien aise.

Dorine
Votre nom ?


Monsieur Loyal
Votre nom ? Dites-lui seulement que je viens