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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/462

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Pour montrer que son cœur sait, quand moins on y pense,
D’une bonne action verser la récompense ;
Que jamais le mérite avec lui ne perd rien ;
Et que mieux que du mal, il se souvient du bien.

Dorine
1945Que le ciel soit loué !


Madame Pernelle
Que le Ciel soit loué ! Maintenant je respire.


Elmire
Favorable succès !


Mariane
Favorable succès ! Qui l’aurait osé dire ?


Orgon, à Tartuffe, que l’exempt emmène.
Hé bien ! te voilà, traître !…



Scène 8

Madame Pernelle, Orgon, Elmire, Mariane, Cléante, Valère, Damis, Dorine.


Cléante
Hé bien, te voilà, traître… Ah ! mon frère, arrêtez,

Et ne descendez point à des indignités.
À son mauvais destin laissez un misérable,
1950Et ne vous joignez point au remords qui l’accable.
Souhaitez bien plutôt que son cœur, en ce jour,
Au sein de la vertu fasse un heureux retour ;
Qu’il corrige sa vie en détestant son vice,
Et puisse du grand prince adoucir la justice ;
1955Tandis qu’à sa bonté vous irez, à genoux,
Rendre ce que demande un traitement si doux.

Orgon
Oui, c’est bien dit. Allons à ses pieds avec joie

Nous louer des bontés que son cœur nous déploie :
Puis, acquittés un peu de ce premier devoir,
1960Aux justes soins d’un autre il nous faudra pourvoir,
Et par un doux hymen couronner en Valère
La flamme d’un amant généreux et sincère.


Fin du Tartuffe