Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/558

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Assurément.

Angélique
Tout mon malheur est de le trop considérer ; et plût au Ciel que je fusse capable de souffrir, comme il dit, les galanteries de quelqu’un ! Je ne serais pas tant à plaindre. Adieu : je me retire, et je ne puis plus endurer qu’on m’outrage de cette sorte.

Madame de Sotenville
Allez, vous ne méritez pas l’honnête femme qu’on vous a donnée.

Claudine
Par ma foi ! il mériterait qu’elle lui fît dire vrai ; et si j’étais en sa place, je n’y marchanderais pas. Oui, Monsieur, vous devez, pour le punir, faire l’amour à ma maîtresse. Poussez, c’est moi qui vous le dis, ce sera fort bien employé ; et je m’offre à vous y servir, puisqu’il m’en a déjà taxée.

Monsieur de Sotenville
Vous méritez, mon gendre, qu’on vous dise ces choses-là ; et votre procédé met tout le monde contre vous.

Madame de Sotenville
Allez, songez à mieux traiter une Demoiselle bien née, et prenez garde désormais à ne plus faire de pareilles bévues.

George Dandin
J’enrage de bon cœur d’avoir tort, lorsque j’ai raison.

Clitandre
Monsieur, vous voyez comme j’ai été faussement accusé : vous êtes homme qui savez les maximes du point d’honneur, et je vous demande raison de l’affront qui m’a été fait.

Monsieur de Sotenville
Cela est juste, et c’est l’ordre des procédés. Allons, mon gendre, faites satisfaction à Monsieur.

George Dandin