et j’écoutais avec plaisir mille chimères ridicules, qui vous peignaient innocent à mon cœur ; mais enfin cet abord ne me permet plus de douter, et le coup d’œil qui m’a reçue m’apprend bien plus de choses que je ne voudrais en savoir. Je serai bien aise pourtant d’ouïr de votre bouche les raisons de votre départ. Parlez, don Juan, je vous prie, et voyons de quel air vous saurez vous justifier.
Madame, voilà Sganarelle qui sait pourquoi je suis parti.
Moi, monsieur ? Je n’en sais rien, s’il vous plaît.
Hé bien ! Sganarelle, parlez. Il n’importe de quelle bouche j’entende ces raisons.
Allons, parle donc à madame.
Que voulez-vous que je dise ?
Approchez, puisqu’on le veut ainsi, et me dites un peu les causes d’un départ si prompt.
Tu ne répondras pas ?
Je n’ai rien à répondre. Vous vous moquez de votre serviteur.
Veux-tu répondre, te dis-je ?
Madame…
Quoi ?
Monsieur…
Si…
Madame, les conquérants, Alexandre et les autres mondes sont causes de notre départ. Voilà, monsieur, tout ce que je puis dire.