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Pierrot

Jarni ! je vas dire à sa tante tout ce ménage-ci[1].



Scène IV

DON JUAN, CHARLOTTE, SGANARELLE.
Don Juan, à Charlotte.

Enfin je m’en vais être le plus heureux de tous les hommes, et je ne changerais pas mon bonheur à toutes les choses du monde. Que de plaisirs quand vous serez ma femme, et que…



Scène V

DON JUAN, MATHURINE, CHARLOTTE, SGANARELLE.
Sganarelle, apercevant Mathurine.

Ah ! ah !

Mathurine, à don Juan.

Monsieu, que faites-vous donc là avec Charlotte ? Est-ce que vous lui parlez d’amour aussi ?

Don Juan, bas, à Mathurine.

Non. Au contraire, c’est elle qui me témoignait une envie d’être ma femme, et je lui répondais que j’étais engagé avec vous.

Charlotte, à don Juan.

Qu’est-ce que c’est donc que vous veut Mathurine ?

Don Juan, bas, à Charlotte.

Elle est jalouse de me voir vous parler, et voudrait bien que je l’épousasse ; mais je lui dis que c’est vous que je veux.

Mathurine

Quoi ! Charlotte…

Don Juan, bas, à Mathurine.

Tout ce que vous lui direz sera inutile ; elle s’est mis cela dans la tête.

Charlotte

Quement donc ! Mathurine…

  1. Quoique le lecteur n’ait pas besoin d’être renseigné sur les beautés d’une pièce de théâtre, et que nous soyons, comme on le voit, fort sobre de commentaires admiratifs, nous nous laissons entraîner ici, pour nous joindre au lecteur, et remarquer avec lui l’admirable souplesse du talent de Molière, qui sait peindre avec des traits. Nous avons vu, depuis le Festin de Pierre, bien des paysans sur la scène, mais ce n’est qu’ici que nous sommes vraiment au village.