Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/114

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Et pour vaincre toute chose
Il ne faut que s’aimer bien.

TOUS TROIS ENSEMBLE.

Aimons-nous donc d’une ardeur éternelle
Les rigueurs des parents, la contrainte cruelle,
L’absence, les travaux, la fortune rebelle,
Ne font que redoubler une amitié fidèle.
Aimons-nous donc d’une ardeur éternelle :
Quand deux cœurs s’aiment bien,
Tout le reste n’est rien.

PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET.
(Danse de deux maîtres à danser.)
DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET.
(Danse de deux pages.)
TROISIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Quatre curieux de spectacles, qui ont pris querelle pendant la danse des deux pages, dansent en se battant l’épée à la main.)

QUATRIÈME ENTRÉE DE BALLET.

(Deux suisses séparent les quatre combattants, et, après les avoir mis d’accord, dansent avec eux.)


Scène III.

JULIE, ÉRASTE, NÉRINE.
JULIE.

Mon Dieu ! Éraste, gardons d’être surpris. Je tremble qu’on ne nous voie ensemble, et tout seroit perdu, après la défense que l’on m’a faite.

ÉRASTE.

Je regarde de tous côtés, et je n’aperçois rien.

JULIE, à Nérine.

Aie aussi l’œil au guet, Nérine, et prends bien garde qu’il ne vienne personne.

NÉRINE, se retirant dans le fond du théâtre.

Reposez-vous sur moi, et dites hardiment ce que vous avez à vous dire.

JULIE.

Avez-vous imaginé pour notre affaire quelque chose de favorable ? et croyez-vous, Éraste, pouvoir venir à bout de