bennes plus de la pauro Françon, et del paure Jeanet, que soun lous fruits de nostre mariatge[1].
Bayez un peu l’insolence ! Quoi ! tu ne te souviens mie de chette pauvre ainfain, no petite Madeleine, que m’as laichée pour gaige de ta foi ?
Voilà deux impudentes carognes !
Béni, Françon, béni Jeanet, béni touston, béni toustone, beni fayre beyre à un payre dénaturat la duretat quel a per nautres[2].
Venez, Madeleine, men ainfain, venez-ves-en ichi faire honte à vo père de l’impudainche qu’il a.
Scène X.
Ah ! mon papa ! mon papa ! mon papa !
Diantre soit des petits fils de putains !
Coussy, trayte, tu nou sios pas dins la darnière confusiu de ressaupre à tal tous enfants, et de ferma l’aureillo à la tendresso paternello ? Tu nou m’escaperas pas, infame ! yeu te boly seguy pertout, et te reproucha ton crime jusquos à tant que me sio beniado, et que t’ayo fayt penjat ; couquy, te boly fayré penjat[3].
Ne rougis-tu mie de dire ches mots-là, et d’être insainsible aux cairesses de chette pauvre ainfaint ? Tu ne te sau-
- ↑ Quelle impudence ! Comment, misérable, tu ne te souviens plus de la pauvre Françoise et du pauvre Jean, qui sont les fruits de notre mariage ?
- ↑ Venez, Françoise, venez, Jean, venez tous, venez toutes, venez faire voir à un père dénaturé l’insensibilité qu’il a pour nous tous.
- ↑ Comment, traître, tu n’es pas dans la dernière confusion de recevoir ainsi tes enfants, et de fermer l’oreille à la tendresse paternelle ! Tu ne m’échapperas pas, infâme ! je veux te suivre partout, et te reprocher ton crime jusqu’à tant que je me sois vengée, et que je t’aie fait pendre, coquin, je veux te faire pendre.